Les enjeux

Les richesses naturelles de l’aire marine protégée constituent des enjeux de préservation importants pour notre territoire. Parmi ceux-ci, les principaux habitats marins présents en méditerranée et des espèces emblématiques. Découvrons-les ensemble :

Les habitats :

  • Les herbiers :

Les herbiers marins forment de véritables prairies sous-marines. Comme les forêts, leurs cousines terrestres, ces formations végétales représentent des habitats exceptionnels qui jouent des rôles essentiels pour un grand nombre d’espèces. Elles sont constituées d’espèces protégées, la posidonie et la cymodocée, qui ne sont pas des algues, mais bien des plantes à fleurs.

Présents depuis la surface jusqu’à des fonds pouvant atteindre 40m de profondeur, (37m au Cap Taillat) les herbiers de posidonie et de cymodocée se cantonnent à la frange littorale et sont endémiques à la Méditerranée. Leur croissance est lente (seulement 14 mètres par siècle à l’abri de phénomènes érosifs) mais leur productivité est importante, surtout pour les herbiers de posidonie. Ils sont ainsi le siège d’une intense activité biologique qui permet l’exportation de matière organique vers d’autres écosystèmes plus pauvres (ex : les feuilles mortes échouées sur les plages en banquettes). Ils servent également d’abri pour 25% des espèces animales de Méditerranée et offrent une source majeure de nourriture pour des espèces comme les saupes et les oursins. Ce sont aussi de véritables nurseries où les juvéniles peuvent s’abriter des prédateurs. Grâce à la photosynthèse, les plantes marines qui les constituent libèrent de l’oxygène, tandis que la matte, cet enchevêtrement de racines et de rhizomes, piège sédiments, coquilles de coquillages et autre matière organique, séquestrant du carbone et contribuant ainsi à lutter contre l’effet de serre et le changement climatique. En outre, ces herbiers assurent un rôle de purification de l’eau en facilitant le dépôt des sédiments, maintenant ainsi une bonne transparence de l’eau appréciée par les baigneurs.

Représentant seulement de 1% de la surface de de Méditerranée, les herbiers abritent 70 espèces de poissons et 25% des espèces animales de Méditerranée. Il est donc essentiel de veiller à leur conservation.

Véritables poumons de la mer (jusqu’à 14l/m²/jour), garants d’une bonne qualité de l’eau, ces écosystèmes fragiles, rares et uniques au monde sont à la base du tourisme local lié à la mer (baignade, plongée, nautisme, etc.).

  • Les récifs :

Les récifs représentent des zones riches en biodiversité. Ils sont constitués de milieux de vie aux visages très différents, allant des roches littorales brassées par les vagues en passant par les petits fonds rocheux bien éclairés jusqu’aux falaises sous-marines profondes. Leur point commun est d’offrir un support rocheux riche en anfractuosités pour de nombreuses espèces animales et végétales.

La zone rocheuse proche de la surface, voire même régulièrement émergée, est un milieu rude et hostile pour les espèces marines du littoral comme les gibbules, les patelles ou les algues. Elles dépendent pour subsister des variations du niveau de la mer et des vagues liées la pression atmosphérique et aux vents. Pourtant, dans de bonnes conditions (submersion ou aspersion régulière, absence de pollution, courant marin, etc.) certaines algues telles les lithophyllums peuvent créer des formations remarquables de « trottoirs » sur les promontoires rocheux, comme c’est le cas aux Cap Lardier et Taillat. Ces renflements parfois âgés de plusieurs milliers d’années, sont constitués par la succession de strates de ces algues dans la zone de surface.

Sous l’eau, lorsque les conditions de lumières sont suffisantes, notamment entre la surface et 35m de profondeur, les roches bien exposées sont recouvertes par des peuplements riches et variés d’algues photophiles telles que les cystoseires. C’est le royaume des anémones, des girelles, des coquillages et crustacés.

La zone plus profonde, au-delà de 25m, correspond aux habitats rocheux colonisés par les formes de vie marine formant des concrétions comme les éponges et algues encroûtantes. C’est là que s’épanouissent les gorgones et leur cousin, le corail rouge. C’est ce dernier qui a donné le nom de coralligène à cet habitat profond unique au monde et emblématique de la Méditerranée.

Coralligène et bioconcrétions : De véritables « pierres vivantes » constituées d’un mélange intimement lié de minéral et des strates des générations passées d’espèces encroûtantes comme les éponges, les algues et les ascidies coloniales. Cet habitat et les espèces attractives qu’il abrite (mérou, corail, gorgones), revêtent une importance majeure pour la pêche artisanale locale et le tourisme lié à la plongée. C’est aussi un écosystème très riche avec plus de 1000 espèces différentes.

  • Les fonds sableux :

Considérés à tort comme des habitats désertiques, les habitats sableux regorgent d’une vie atypique, bien souvent difficile à observer car enfouie ou camouflée. Différents types d’habitats sableux se déploient sur l’aire marine Corniche varoise en fonction de la profondeur à laquelle ils se situent et de leur expositions aux vagues et aux courants.

En fond de baies, les habitats sableux situés entre la plage et -30 m de profondeur sont constitués de sédiments d’origine majoritairement terrigène (transportés par les rivières jusqu’à la mer). Ils regorgent d’une vie enfouie, composée en majorité de vers marins et de mollusques bivalves. A titre d’exemple, la pointe d’Alène (Ditrupa arietina), un ver de la famille des serpulidae, peut atteindre des densités de 10.000 ind./m2.

C’est une zone de nourrissage de nombreux poissons plats comme la sole (Solea solea) le Rombou (Bothus podas) et de nombreux poissons fouisseurs comme le rouget (Mullus surmuletus) ou le marbré (Lithognathus mormyrus). Il constitue également l’habitat de nombreuses espèces qui s’y cachent en s’ensablant entièrement comme les oursins irréguliers (Echinocardium cordatum), les étoiles de mer du genre Astropecten, et la grande vive (Trachinus draco) ou encore le rason (Xyrichtys novacula).

Au droit des caps, où l’hydrodynamisme est plus intense, se développent des zones de sables et graviers particulières constituées de sédiments biogènes, c’est-à-dire d’origine biologique constitués d’algues rouges calcaires (rhodolithes). Elles constituent des frayères pour de nombreuses espèces de poissons.

Certaines zones de sable hébergent des herbiers de phanérogames marines cousines des herbiers de posidonie : les herbiers de cymodocées.

Ces herbiers eux aussi protégés, jouent un rôle fonctionnel primordial pour le recrutement et l’installation d’un grand nombre d’espèces. A l’intérieur de ces herbiers il n’est pas rare de croiser des seiches (Sepia officinalis), des raies pastenague (Dasyatis pastanica), ou encore l’hippocampe à museau court (Hippocampus hippocampus).

  • Les habitats de plage :

Certaines plages de Méditerranée se caractérisent par l’accumulation de débris végétaux constitués pour l’essentiel de feuilles mortes de posidonie (Posidonia oceanica), pouvant atteindre quelques mètres de largeur et 1 à 2 m de hauteur. Ces accumulations s’établissent sur sable, graviers ou galets et sont appelées « banquettes ». L’accumulation des banquettes varie en fonction de la saison et de l’hydrodynamisme local.

En hiver, lors des tempêtes, ces banquettes jouent un rôle majeur dans la protection des plages contre l’érosion, en atténuant la force des vagues et en formant un bouclier contre le départ du sédiment. En été et par temps calme, les banquettes sèchent et des amas de feuilles sont véhiculés par le vent vers le haut de plage, les dunes et les falaises alentours, constituant un engrais naturel pour la végétation littorale. La faune associée à ces banquettes est principalement constituée de crustacés détritivores tels que le talitre sauteur ou puce de mer (Talitrus saltator) ou le cloporte (Tylos europaeus), qui forme la base d’une chaine alimentaire recherchée par de nombreuses espèces d’oiseaux.

Les espèces

  • Cétacés et tortues :

Les eaux et fonds marins de l’aire marine protégée jouent un rôle fondamental dans le cycle de vie de certaines espèces mobiles emblématiques : les cétacés et les tortues marines.

Le relief si particulier de cet espace marin alternant grands plateaux peu profonds et grandes fosses abyssales, offre des conditions idéales pour le nourrissage, la reproduction et l’évolution de nombreuses espèces mobiles présentes en Méditerranée et dans le sanctuaire Pelagos en particulier. Découvrons-les ensemble :

Grand dauphin, dauphin bleu et blanc, cachalot, globicéphale, rorqual commun, dauphin de Risso, tortue caouanne.

D’autres espèces peuvent être occasionnellement observées, mais restent rares : dauphin commun, Ziphius, orques, tortue verte.

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Ces espèces sont notamment sensible au dérangement.

  • Espèces patrimoniales

Morceaux choisis de la biodiversité locale de l’Aire Marine Protégée Corniche varoise, les espèces emblématiques ont beau vivre dans des habitats différents, elles partagent toutes un point commun : leur présence est signe d’un écosystème en bonne santé et on aime les voir évoluer sous l’eau. Ces espèces peuvent être menacées ou être plus ou moins communes. Quoiqu’il en soit, elles sont une fierté, un étendard pour le territoire.

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